vendredi 17 décembre 2010

La diète d'Henriette

Henriette la taupe, insatisfaite de son enveloppe, se decidait à faire une diète pour retrouver des courbes parfaites. Mais le sport n'étant pas son fort et sa gourmandise étant à la hauteur de sa fainéantise, il lui fallait trouver un stratagème capable de pallier sa flemme extrême.

Il lui sembla que la seule chose qui puisse faire des prodiges et la rendre callipyge en moins de temps qu'il n'en faut pour  jurer en argot n'était pas de devenir anorexique, mais bien de recourir à la chirurgie esthétique!
"Belle decouverte que voilà, mais une grosse bourse il me faudra pour cela!" se dit-elle dans l'embarras. "Un riche héritier je devrai faire chanter pour obtenir les deniers tant souhaités!"

Elle décida de s'en prendre à Raymond le bourdon indolent (et riche bien entendu!), promis à Mireille la reine des abeilles, mais fricotant avec Ester la belle ouvrière. Il ne faisait aucun doute que si cette idylle était révélée, par ses parents Raymond serait renié et de la ruche il serait éliminé.

Le plan était  d'une simplicité sans pareil , il lui suffirait de se rendre aux abords de leur "nid aux merveilles", de se poster à la fenêtre munie d'un appareil, et de les photographier avant qu'ils ne sombrent dans le sommeil.
C'est ainsi qu'Henriette la taupe, un peu misanthrope, partit sans vergogne en direction de ce petit nid d'amouuuur ! Elle ne tarda pas à percevoir  des voix à travers le crépuscule, et notamment celle d'un amant sussurant à sa belle sans préambule: "ma douce, mon amour, mon renoncule, viens là que je t'en.........lace !" (évidemment)

Elle prit de nombreux clichés compromettant, mettant en valeur leurs côtés les plus affriolants, et repartit sans bruit en souriant.
"Mon méfait est en partie accompli, il ne me reste plus qu'à delester de quelques écus cet abruti, et à moi la chirurgie!"
Et en effet, le lendemain, notre petite taupe, loin d'être sotte, parvint sans encombre à convaincre le bel amant de lui céder du blé en surnombre, s'il voulait éviter l'opprobre de ses gens!

Elle appela alors Benoit l'anaconda, anesthésiste de son état, et obtint un rendez-vous fissa fissa. Arrivée là-bas, sur la table d'opération on l'installa, tandis qu'elle affichait un air béat.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est que le medecin qui s'occuperait de son gras était un proche de Raymond précédemment saigné comme un rat. Sitôt qu'elle eu sombré dans un état proche du coma, celui-ci lui lança un regard fielleux, commença à triturer ses tissus adipeux, puis d'un geste malencontreux sectionna une artère ou deux et l'envoya directement aux cieux.


Moralité : A vouer un culte à la beauté, on finit avec une artère sectionnée.

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